Le projet associatif et l’origine d’AMI

AMI a été créée en novembre 2017 pour répondre à un besoin de suivi dans le long terme pour les étrangers, un point de repère accessible et fixe, quel que soit leur statut administratif, à Nîmes. La cellule d’accueil a ouvert en centre-ville de Nîmes, et a pu accueillir 850 personnes au total en 2019. Sa mission est de favoriser l’intégration globale des étrangers à Nîmes et servir de médiation entre tous les acteurs.

Nos axes de travail sont :

  • Accompagnement global individualisé adapté aux publics et à leurs besoins;
  • Activités spécifiques d’insertion et d’inclusion;
  • Développement de l’intérêt du grand public aux questions liées aux enjeux migratoires et à la solidarité, et lutte contre les préjugés;
  • Défense des droits (actions singulières ou en réseau).

L’association est devenue en deux ans un point de repère important pour les personnes étrangères, et pour les institutions qui nous orientent du public. Nous faisons de l’approche humaine de l’accompagnement notre priorité.

Intervention en décembre 2019 pour les 30 ans la Convention internationale des Droits de l’Enfant, Nîmes.

NOS OBJECTIFS

A quels besoins souhaitons-nous répondre ?

La région Occitanie est historiquement une terre de migrations, de toutes provenances, Union Européenne (Italie, Espagne), et hors Union Européenne. Selon des données de la DRJSCS Occitanie, la région se situe au 6ème rang en nombre de primo-arrivants accueillis. Ceux-ci sont toutefois très inégalement répartis entre les treize départements. En 2017, sur 27 252 primo-arrivants signataires du CAI (Contrat d’Accueil et d’Intégration avant 2016) ou du CIR (Contrat d’Intégration Républicaine dans le cadre de la nouvelle loi du 7/03/2016 relative au droit des étrangers, qui prévoit un parcours personnalisé d’intégration républicaine de cinq ans), le Gard en accueille 12%.

Le démantèlement de la « jungle » de Calais en octobre 2016 a conduit à l’augmentation du nombre de migrants à Nîmes, où deux CAO ont ouvert pour accueillir une majorité de Soudanais et d’Erythréens. Avec cette augmentation, on assiste à l’émergence de nouvelles problématiques et de nouveaux enjeux, dont les solutions exigent de nouveaux modes opératoires, de nouvelles techniques, de nouveaux supports.
De nos multiples rencontres, au cours de l’année 2016-2017, avec les personnes migrantes, les associations, et les institutions, nous retenons les points suivants :

  • De nouveaux services ont été développés et mis en place localement pour répondre aux besoins et aux attentes des personnes (par exemple le développement des ateliers sociolinguistiques (ASL), l’usage du multimédia dans les parcours d’insertion, etc.), et pour répondre au nombre croissant de demandes (+33% de demandeurs d’asile entre 2011 et 2016 en France) ;
  • En parallèle, ces besoins multiples se modifiant au fil du processus de demande d’asile (ex : Recours à la justice pour la défense des droits, besoins liés à la santé, etc);
  • En 2017, le Gard comptait 400 MNA (mineurs non accompagnés). Pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance, ils se retrouvent sans ressources à leur majorité. Sans accès à l’information, à la formation et/ou à l’emploi, ils sont en grande difficulté ;
  • Les financements publics ciblent le plus souvent des projets dont les bénéficiaires ont obtenu le statut de réfugié ou, à défaut, un titre de séjour. Il y a donc peu d’initiatives soutenant officiellement les demandeurs d’asile ou des personnes pour lesquelles le processus administratif est en cours (celui-ci pouvant durer plus de 12 mois) ;
  • Un suivi jugé trop court au niveau individuel ; les personnes ont souvent le sentiment d’être « abandonnées » à un certain point de leurs démarches ;
  • Les personnes en difficulté ne savent pas où s’adresser, la recherche d’information est basée sur les proches contacts et le bouche à oreille ;
  • Les préjugés sont nombreux au sujet des migrants, et la réalité de leur parcours est difficilement appréhendable.

A quelles améliorations souhaitons-nous participer ?

L’objectif général du projet est de participer à l’amélioration de l’accompagnement des migrants sur le territoire de Nîmes. Nous considérons qu’un point d’accueil et une orientation individualisée sont des conditions essentielles pour que les personnes puissent bénéficier d’un accompagnement de qualité.

En permettant aux migrants de bénéficier d’un accompagnement adapté et suivi dans la durée, les actions de l’association ont naturellement pour objectifs :

– L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES ÉTRANGERS A NÎMES

Avec un bon accès à l’information et aux droits, les personnes trouvent plus facilement le service qui correspond à leurs besoins. Cette optimisation de l’information permet idéalement de réduire le temps d’attente et le « ballotement » d’un endroit à un autre avant d’obtenir une solution. Elle participe également à la compréhension des démarches à effectuer par l’étranger lui-même.

De plus, une meilleure coordination entre les différents acteurs permet à chacun d’avoir connaissance des services proposés en temps réel (par exemple le nombre de places disponibles dans un centre d’hébergement), notamment via le site internet interactif de l’association (en construction).

– LA RÉDUCTION DE LA VULNÉRABILITÉ DES MIGRANTS (liée à leur statut et à leurs conditions de vie)

L’orientation vers les services qui correspondent aux besoins des migrants permettent de réduire la durée des périodes de précarité dans leurs parcours. De plus, le PAO (point d’accueil et d’orientation) étant un lieu convivial, l’attention et l’écoute bienveillante proposées contribuent à réduire la fragilité liée à la perte de lien social.

– UNE MEILLEURE INTÉGRATION

Par l’accès aux droits (hébergement, emploi, formation…) et la création de lien social, l’objectif du projet est de favoriser l’intégration des migrants sur le territoire de Nîmes. L’animation d’ateliers récréatifs, le soutien individuel psychologique ainsi que la création de partenariats avec des écoles et des entreprises pourront permettre aux migrants de s’intégrer plus naturellement en France.

Que visons-nous pour notre association ?

L’ambition d’AMI est ainsi de devenir un point identifié pour l’accueil, l’orientation et l’accompagnement  des étrangers à Nîmes (primo-arrivants, réfugiés…), tel qu’il en existe dans d’autres villes de France.

Par ailleurs, le souhait de l’association est de pouvoir renforcer localement les dynamiques d’échanges et de travail en commun au sein des réseaux associatifs et institutionnels qui viennent en aide aux migrants.

Notre stratégie

La stratégie d’AMI consiste à identifier les actions et services déjà présents sur le territoire de Nîmes, à s’appuyer sur ce réseau et à le promouvoir.

Nos actions

Les actions répondant aux orientations fixées  se structurent autour de 4 thèmes :

– L’accueil et l’orientation
– L’accès aux droits et à l’information
– L’accès à l’emploi et à la formation professionnelle
– La sensibilisation des jeunes publics